Author(s): Erna Muser / Language(s): Slovenian
Issue: 1-2/1967
Le sort des femmes Slovènes a été, de longs siècles durant, celui du peuple Slovène, vassal de féodaux allemands, hongrois, italiens, Cependant c’est à elles que revient le mérite d'avoir transmis la langue Slovène de génération en génération. Plus tard, dans la lutte de la jeune bourgeoisie Slovène contre la bourgeoisie allemande, cette langue conquit ses droits, devint langue littéraire et aida à la formation de la nation Slovène. Tant que l’activité publique des femmes se cantonna dans le domaine national et dans celui des bonnes oeuvres ,les représentants politiques et culturels de la bourgeoisie Slovène la considérèrent avec assez de bienveillance et même lui donnèrent des encouragements. Mais, dès que les femmes dépassèrent les limites de ce qui, selon les principes d’alors, leur était permis, cette bienveillance et ces encouragements cessèrent. Lorsque, en 1872, un de nos premiers socialistes, Matija Kunc essaya de faire entrer les femmes à la »Delavska izobraževalna društva« (Société pour l’instruction des ouvriers) de Ljubljana, le quotidien libéral »Slovenski narod« trouva la proposition ridicule. Et quand la femmé de lettres Zofka Kveder publia en 1900 son livre »Le Mystère de la femme«, dévoilant dans ce mystère l’exploitation, l’injustice et la dépendance qui était le lot des femmes, et accusant le système social d’être la cause de cette situation, libéraux et cléricaux attaquèrent violemment 1’ auteur et le livre, cependant que les socialistes éminents d’alors, et parmi eux le grand écrivain Ivan Cankar, se rangeaient à ses côtés.
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