Author(s): Liviu Franga / Language(s): Romanian
Issue: 1/2011
Une phrase bien connue appartenant au début de la biographie de Gordien I dans l‘Histoire Auguste nous informe que Cicéron a écrit, lorsqu‘il était adolescent, parmi d‘autres compositions (poemata, III, 2), une qui portait le titre De Mario (ou Marius?). Dans son dialogue Sur la divination (I, 47, 106, fini en mars 44 av J.-Chr.), Cicéron lui-même cite les seuls 13 hexamètres que nous possédons de ce poème. Il n‘y a aucune autre citation, hormis une très probable autocitation, effectuée dans le dialogue Sur les lois (I, 2, rédigé vraisemblablement entre 46 et 44 av. J.-Chr.) et attribuée à son frère Quinte Cicéron, en tant que personnage interlocuteur du dernier, ainsi que du premier dialogue. Notre analyse des textes cicéroniens et du contexte historique aboutit aux conclusions suivantes: 1. Le personnage historique C. Marius devient, chez le jeune poète Cicéron, un personnage épique, à savoir le héros protagoniste du poème qui porte en titre son nom. 2. La scène du présage (omen) raconté dans le 13 hexamètres conservés occupait probablement une position centrale dans l‘architecture intérieure des significations du texte. 3. Le chêne de Marius (arboris e trunco, v. 2; glandifera illa quercus, Leg., I, 2) correspond dans les textes cicéroniens à une réalité multiple (historique, politique et topographique) en train de dépasser le niveau d‘un mythe local exemplaire pour devenir un symbole de l‘histoire romaine capable de s‘insérer aussi dans une forte tradition littéraire, à savoir épique. 4. On remarque une vibrante coloration lyrique, une évidente intonation émotionnelle dans les vers cicéroniens conservés. 5. Le dédoublement de Cicéron: en tant que poète-narrateur de la geste de Marius et en même temps comme futur citoyen „héroique" ou citoyen „épique".
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