O problemu starobalkanskog konjanika
About the Problem of Old Balkan Horseman

Summary/Abstract: A. Les deux célèbres inscriptions votives de Lambèse en Afrique du Nord, dédiées par un consul désigné à Médaure (Medaurus), Lar du peuple de Risinium (actuellement Risan), ville de Dalmatie, attirent déjà depuis des années l’intérêt des chercheurs tant yougoslaves qu’ étrangers (pour le texte de ces inscriptions cf. p. ). Il est hors de doute qu'il s’agit ici du culte du Héros c’est-à-dire de l’ancêtre commun des habitants de cette ville (2), fondée entre 380/330 et 229 av. n. è. (3-—4). Selon la description fournie par les textes en question, Médaure était représenté sous forme d’un cavalier, dont le type iconographique correspond exactement au type B des représentations du Héros thrace selon G. Kacarov (5). Il est hors de doute que la ville de Risinium était habitée par une population illyrienne (6). Il s'ensuit donc que nous nous trouvons en présence d’un Héros illyrien vénéré sous une forme identique à celle du cavalier thrace. B. L’inscription d’un relief votif du type du cavalier thrace (également type B selon Kacarov), découvert à Buljesovac près de Vranje sur la Morava Sud à l’extrême limite Est du territoire des Dardaniens, peuplade également illyrienne {10), mentionne le nom du Héros-Tato, dont le caractère est confirmé par l’épithète »Patrius« (7—9). Le nom en question est assurément illyrien (9). Nous nous trouvons donc en présence d'un cas semblable à celui du Héros Médaure de Risinium. C. Sur nombre de monuments funéraires de l'époque romaine, répartis sur tout le vaste territoire allant de la Pélagonie actuelle, du cours moyen du Vardar, de la région de Kosovo, juqu’à la vallée de la Drina (Serbie Occidentale et Bosnie Orientale), au Sandžak (Plevlja) et mê me plus à l'Ouest, nous nous trovons en présence d’effigies d'un cavalier (14), dont le type correspond généralement au type B, plus rarement au type À de la classification des images du cavalier thrace par G. Kacarov (15—16). Certaines différences peuvent être observées dans la vallée de la Drina et dans le Sandžak, notamment l’orientation du cavalier vers la gauche (p. e. à Visibaba et à Skelane) (17), ce qui toutefois doit également se rattacher au culte des morts (18). Les effigies en question se rattachent elles-aussi au culte des Héros. Elles proviennent toutefois toutes de régions qui incontestablement sont hors du teritoire thrace, et peuvent pour la plupart être attribuées aux Illyriens (19—25). 1). Sur plusieurs urnes japodes, notamment celles de Golubič et de Ribič (26, 28), nous nous trouvons en présence de représentations de cavaliers qui, bien que différentes des types thraces par leur iconographie, n’en sauraient pas moins être l’expression d’un, culte semblable des Héros (29). Le rapport étroit des Japodes avec les Illyriens ne peut cependant être mis en doute. E. Sur plusieurs plaques métalliques in vétécs‘n -ru fais t partie de ceintures illyriennes, notamment si" dies touï t Sei (Albanie Centrale) et sur trois exemplaires rie técrop ' C'j'-u sur le Lac de Scutari dans le territoire des L es illyi ostüj tombes 119 et 126 et découverte fortuite di i même), nune nous trouvons en présence de scènes mvt ‘eues da quelles les représenta.duns do cavaliers jouent. L’exemplaire de la tombe 126 de Gosti lj pio même (trerć dans le schéma du type B de G. Kacarov. Les to. Gostilj itiemient à la période I de cette nécropole c’est-à-dì : e epoque des débuts du II me siècle av. n. ère jusq’à la sub am médiatement la chute de l’Etat illyrien de Selce, en territoire des Dassarètes illyriens, nrm vivent pc -être d'une étape un peu plus ancienne de la période (Les découvertes en question confirment encore une, s mee du culte du Héros cavalier hors des régions tu.aces et pin> b n librement parmi les Illyriens. Ceci nous oblige à reprendre encore une fois le problème de l’interprétation du Cavalier thrace. A l’encontre des chercheurs bulgares et en accord avec A. Buciay et encore plus avec N. Vulić et V. Čajkanović (39), nous sommes d'avis qu’il s'agit ici du culte des Héros qui comme le montrait déjà E. Rohde (40), apparaît souvent à des niveaux différents: Héros familial, ou Héros rattaché à des unités sociales plus larges (p.e. aux dèmes) et même Héros-ancêtres de tout un peuple (40). Le fait est confirmé aussi par des inscriptions de Bulgarie, mentionnant le défunt comme Héros (41). Certaines coutumes qui jusqu’ici se sont maintenues en Bulgarie en rapport avec le culte de St. Georges (Djurdjev Dan) et du Stopan, ancêtre et protecteur de la famille mais aussi du village, confirment l’existence du culte des Héros à des niveaux différents (42—43). Les représentations sur unmonument funéraire de Nebregovo en Macédoine, près de Prilep, nous semblent pouvoir confirmer cette thèse (44). Il s'agit ici de la reprécentation d'un cavalier sur le tympan de la stèle d'un autre dans la seconde zone, en rapport avec deux figures humaines. Ce sont-là certes le Héros commun et un second Héros, celui de la famille ou peut- -être même le défunt héroïsé. Médaure et Tato doivent certainement être considérés comme des Héros vénérés par des groupes humains plus importants (Héros de la cité de Risinium, Héros d’un groupe ou d’une tribu illyrienne). Il est hors de doute en tout cas que les exemples que nous venons d'apporter démontrent l’existence du culte du Héros- -cavalier sur un territoire bien plus vaste que la Thrace, ainsi que parmi les autres peuples paléobalkaniques et plus particulièrement parmi les Illyriens.

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