Illyrii Proprie Dicti
Illyrii Proprie Dicti

Summary/Abstract: Dans l'interprétation du syntagme ci-dessus, l’important est l’approche dont on l’aborde. In ultima linea l'expression proprie dicti Illyri (chez Pline) et quos proprie Illyricosvacant (chez P. Mela) indique avant tout une'notion géographique et historique. Ce n’est pas là un terme s’appliquant à des Illyriens par excellence. La tribu d’origine portant le nom de Illyrici, ou lllyrii, qui a servi ensuite à désigner le complexe ethnique illyrien, et dont les sources ne présentent aucun témoignage direct» n’est pas reliée à ces Illyriens, ou Illyriques que mentionnent Pline et P. Meda. Ces Illyriens représentent une notion géographique» un Illyricum proprie dicti , et ce n’est là ni la patrie de ces Illyriens-éponymes, ni le territoire d’un Etat illyrien, mais une conquête .romaine ancienne sur le territoire illyrique. La priorité appartient donc au nom géographique d’une province, et les ternies mentionnés en découlent. La question est de savoir pourquoi ces Illyriens étaient d i e t i de la sorte» et pourquoi, selon Mela» lesvacantainsi. Ces ternies ont été repris à des sources '.sur lesquelles l’un et l’autre s’appuient. Mela utilise.la variante Illyric, ce qui suppose un I l lyri - cum, et non une Itly r is . Ce terme a été construit par rétrospective historique. Quand il s’agit de juger de l’expansion du nom illyrien, les sources historiques contemporaines de chaque phase d’expansion du nom ethnique illyrien» sont beaucoup plus importantes. Déjà chez Heeataios et Hérodote l’expression IU y r io i possède une signification complexe. Mela et Pline» le second surtout, tiennent compte en composant leurs ouvrages des catégories historiques et géographiques. On découvre dans son oeuvre que Varron- sur lequel il s'appuie, connaissait un territoire illyrique assez restreint: cela se déduit de l'endroit où il dit qui l'île de Melite (Mljet) se trouve entre l’île de Corcyra Melaena et l’Illyrique, ce qui s’accorde avec le renseignement fourni par Appien selon lequel les Ardiens attaquèrent le territoire conquis par les Romains, après la mort de Gentius. Mais l’Illyricum auquel se rapportent (selon Mela) ces Illyrici au sens étroit du terme est encore plus ancien: il coïncide avec le territoire le plus ancien occupé par les Romains, de l'année 229—228. En fait, il est possible d’identifier trois phases essentielles dans rélargissement de l'Illyrique romain: Time est »l’ancienne conquête«, la seconde »la nouvelle conquête« e t, la troisième »la conquête la plus récente«, celle que Pline appelle Illyricum generat ine , Illyria dans l’oeuvre d’Appien Alex. Dans la formula de lai province de la seconde phase» organisée après la troisième guerre de Macédoine» formule établie par L. Aneius pour cette nouvelle Illyrie élargie, ce-ci coïncide avec la première partie (primapars ) de cette Illyrie nouvelle. L’analyse du texte de Livius où l’on trouve, brièvement reproduite, la formule en question, pennet d’établir qu’il faut rapprocher la corruptele d ic t a < m > de l’adjectif d ie t i employé par Pline. Cette formule sert de source commune à Livius, d’un côté, et à Varron de l’autre, que Pline suit sans aucun doute. L’on peut supposer que le passage de Livius en question était ainsi formulé. Par conséquent, dans l’Illyrie élargie, unaparsprovincia e est celle qui était elle-même auparavant provincia et est donc maintenant proprie dicta . La situation que Live attribue à cette partie orientale par rapport aux deux autres concorde avec les données fournies par Pline. Et les Taulantes sont précisément le premier peuple illy rien qui se soit associé à Rome; c’est donc bien là qu’il faut chercher également la plus ancienne acquisition romaine. Dans la formule d’Anicius, cette première p a rs de l’Illyrie, à en juger par le texte de Live, n’était aucunement élaborée en détail, ni du point de vue, ethnologique ni du point de vue fiscal, ce qui se comprend car elle avait été enregistrée antérieurement dans les documents officiels romains. C’est pourquoi l’ethnographie n’est présentée que pour la seconde et la troisième partie. Cette Illyrie primordiale était, ethniquement, complexe, et ne pouvait prendre un nom provenant directement de certains »Illyriens au sens restreint«. Le titre de rex Illyriorum et ceux qui lui correspondent en langue grecque ont été calqués par les écrivains du inonde romain, qui ne pouvaient appeler autrement un Etat et les rois de celui-ci. Les deux sources que nous citons mentionnent des noms ethniques car ils étudient l’eth «graphie, huais le terme qu’elles emploient est lui aussi calqué sur le terme désignant la province »au sens restreint«. Si ces étaient de »vrais Illyriens«, des Illyriens-Illyriens — éponyme du terme ethnique générique, il faudrait les situer beaucoup plus au sud, ce qui serait en contradiction avec les données fournies par Pline et Mela. On sait très peu de choses sur l’ Illyricum le plus ancien. Les sources dont nous disposons permettent de conclure qu’au nord sa frontière s’étendait un peu au-dessous de la rivière Drilo . C’est là également que devait se trouver la frontière nord de cette première pars suivant la formule d’Anicius. Il incluait en tout cas les Taulantes, et c’est là un peuple qui dans le Peripus de Pseudo Scylax se rattache à l’Illyris de l’époque plus ancienne.

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