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O identifikaciji ilirskog etnosa
About the Identification of Illyrian Ethnos

Author(s): Alojz Benac
Subject(s): Archaeology, Ethnohistory, Social history, Ancient World, Cultural Anthropology / Ethnology, Identity of Collectives
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: Ethnogenesis of Illyrians; Illyrian tribes; ethnic identification; Iron Age; archaeology; material culture;

Summary/Abstract: Ces derniers temps, le problème de l’ethnogénèse des Ulyriens„ c’est-à-dire de leur identification ethnique, ainsi que le problème du territoire peuplé par les tribus illyriennes, sont redevenus actuels. Cet intérêt s'est manifesté, entre autres, lors du 1er Colloque des études illyriennes, réuni en 1972 à Tirana, et qui a donné de nombreux et précieux résultats, dont il sera question dans le présent article. Les différentes opinions existant actuellement sur l'identification ethnique des Illyriens sont, selon l’auteur, exprimées dans les thèses que B. Gavela et M. Korkuti (plus exactement S. Anamali et M KorkutiF4-43,ont exposées dans leurs travaux; c'est pourquoi il a donné un aperçu à peu près exhaustif de ces thèses et positions. Il ressort «en fin de corapt que, pour B. Gavela, les Illyriens en tant que groupe ethnique déterminé n'apparaissent qu’au cours de la fin de l'âge de fer, ancien, alors que M. Korkuti et plusieurs autres préhistoriens albanais placent cette apparation au début même du II millénaire avant notre ère, c’est-à-dire au début de l’âge de bronze. L’auteur examine ensuite quatre problèmes importants liés à l'identification ethnique des groupes préhistoriques et protohistoriques: a) continuité, b) critère de détermination ethnique, c) valeur de la documentation archéologique pour l’identification ethnique des groupes préhistoriques, et d) processus de la formation de l’individualité ethnique. Dans le cadre de ces questions, il présente les observations suivantes: a) Dans la phase actuelle de développement de l’archéologie préhistorique, l’étude de la continuité joue un rôle de plus en plus grand et important, et les récentes recherches confirment que les processus d ’évolution au cours des différentes périodes de la préhistoire ont joué un rôle décisif. Ce principe ne doit en aucune façon être négligé lorsqu'il s’agit de l’ethnogénèse illyrienne également. Le développement culturel ininterrompu sur le territoire de Glasianc depuis le début de l’âge de bronze jusqu’à l’époque hellénistique4’1 est aujourd’hui un fait certain. Le plateau de Glasinac est une région éminemment illyrienne (on estimait auparavant qu’il était peuplé par les Désidiates, mais actuellement la thèse selon laquelle il s'agit du territoire des Autariates s’affirme de plus en plus); et dans la mesure où il n'y a pas d’ interruption dans le développement culturel et les coutumes cultuelles, la conclusion s’impose d’elle-même qu'il s’agit ici d'une évolution autochtone. Lorsqu’une telle évolution est constatée par les savants albanais dans les agglomérations de Maliq, Tren, ou dans les nécropoles de cette région, c’est là une preuve irréfutable que les Illyriens ne sont pas venus du nord dans leur patrie ultérieure, mais qu’ils se sont développés sur un substrat autochtone. Et l’étude de la continuité en Albanie montre que ce substrat atteint au moins le début de l'àge de bronze ancien. b) Sans aucun doute la notion de l’»ethnos« a vu son sens se modifier au cours des différentes époques, et dépend des rapports sociaux existant durant ces différentes périodes. Lorsque nous étudions les problèmes ethniques des premières formations sociales (du néolithique au début de l’histoire), l'importance de chacun des critères suit l’ordre ci-dessous: 1) culture matérielle, 2) éléments de culture spirituelle, 3) passé commun, 4) territoire commun, 5) vestiges linguistiques. Comme nous le voyons, les éléments cités sont précisément en ordre inverse des formations ethniques contemporaines; c’est pourquoi il ne saurait être question de critères uniques. Les vestiges de culture matérielle constituent les éléments d'identification de beaucoup les plus nombreux pour les groupes préhistoriques et protohistoriques. Ils comprennent les vestiges d’architecture, d’habitation et autres, les types d'armes et d’outils, différents objets d’usage courant, les bijoux et objets semblables. En ce qui concerne l’âge néolithique et énéolithique, les objets de céramique, puis les types d'armes et d'outils sont d'une importance primordiale. Au cours de l’âge de bronze ce sont les objets fabriqués en métal qui jouent un rôle important, mais aussi durant les âges de bronze et de feiles objets de céramique occupent une place essentielle dans l’étude de l’ethnie. L'étude de ces objets permet d’éclairer, entre autres, le mode de vie, les rapports sociaux, les migrations. Les groupes culturels ou tout simplement les »cultures« peuvent être déterminés, et ce sont là également les unités de base permettant la répartition ethnique au cours de la préhistoire. Les éléments de culture spirituelle ne sont pas aussi nombreux (objets aux formes platiques, amulettes, constructions cultuelles et rites funéraires). Ce dernier aspect de la culture spirituelle est en réalité le plus important, car il joue à son tour un rôle capital dans la détermination ethnique (inhumation ou incinération, position accroupie ou allongée des morts, tumulus ou tombes plates, nature des objets joints, etc.). Les éléments de culture spirituelle sont en tout cas d’une très grande utilité lorsqu’il s ’agit de déterminer les groupes culturels ou »cultures«, tout autant que les éléments de civilisation matérielle. Les résultats obtenus par l’étude des civilisations matérielle et spirituelle nous permettent aussi de connaître le passé (commun) des différents groupes culturels. Dans ce cas il s’agit, au vrai sens du terme, de fixer la continuité de ces différents groupes. Et plus cette continuité est longue, plus long aussi est le passé commun d’un groupe. Et inversement. Et un passé ininterrompu est en même temps le gage certain d'une continuité ethnique. Il faut reconnaître que dans l’état actuel des recherches, c’est un problème assez ardu de déterminer avec exactitude le territoire qu’occupaient les divers groupes culturels. C’est en fait presque impossible lorsque seules certaines localités ont été étudiées, et que l'on manque de données complètes provenant de territoires entiers. C’est pourquoi nous ne parlons aujourd’hui que des frontières territoriales servant de cadre. 11 nous serait cependant impossible de parler de groupes culturels et linguistiques si nous n'avions pas fixé de telles frontières. c) La plupart des auteurs qui se sont occupés de l'étude des rapports de l’ethnos et de la culture (au sens archéologique) ont atteint des résultats identiques: la culture — à partir de l’époque néolithique — porte en elle certains déterminants ethniques précis. C'est pourquoi l’auteur est convaincu qu'une civilisation ou un groupe culturel néolithique constitue en même temps un groupe ethnique; au sens, cela s'entend, valable pour l'époque néolithique. Au cours de l'âge de bronze, et surtout de l'âge de fer, cette notion se modifie suivant les changements sociaux et économiques qui prirent alors place. d) Il est très naturel que l’individualité ethnique se soit diversement manifestée au cours des différentes périodes préhistoriques et protohistoriques. Et non seulement cela. Il existait également des lois déterminées selon lesquelles le processus d'affermissement de l’individualité ou de la différenciation ethnique s’est effectué. On peut jusqu’à présent distinguer trois principes essentiels ou trois formes du processus ethnogénétiques: différenciation, intégration et assimilation. D’une manière générale l’auteur fait sienne l’opinion de P. N. Tretjakov qui estime que la différenciation par couches ethniques atteignit son apogée au Ile siècle avant notre ère, ce qui entraîna la formation de groupes plus importants de tribus apparentées à cette époque5<). Le processus d’intégration et d’assimilation, lui, est particulièrement caractéristique de l’époque de désagrégation de la société primitive, c'est-à-dire l’époque de la formation Je la société de classes60. Les considérations qui suivent pourraient représenter les deux conclusions essentielles de l'auteur: a) Il est presque absolument certain —· on a pu le constater definitivement — que existait territoires illyriens sur les une continuité culturelle allant du début de l'âge de bronze jusqu’au début de la formation des Etats illyriens. Cela concerne les territoires en Albanie aussi bien que les territoires correspondants en Yougoslavie, et l’élément le plus important de cette continuité est la céramique. Elle démontre le maintien de certains éléments formels et décoratifs tout au long de cet intervalle de temps. Pourquoi nier alors le processus ethnogénétique par lequel sont passés les groupes préhistoriques qui ont peuplé ce territoire? b) Au cours de l’àge de bronze sur le territoire du monde illyrien s’est développé un processus de différenciation, qui a conduit à la création de groupes ethniques plus compacts, mais très proches. Dès la fin de l’âge de bronze commence un processus d’intégration plus ou moins forte de ces groupes, qui aboutit à la formation de grandes communautés tribales telles que les Delmates, les Labéatcs, les Autariates et autres. Leur unification ultérieure entraîne également la création d’Etats organisés chez les Illyriens, et c’est là déjà un processus d’assimilation complète.

  • Issue Year: 1973
  • Issue No: 11
  • Page Range: 93-108
  • Page Count: 16
  • Language: Bosnian