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Arhaični novogodišnji običaji dinarskog stanovništva
Ancient New Year’s Customs of Dinaric People

Author(s): Radmila Kajmaković
Subject(s): Cultural history, Customs / Folklore, Ethnohistory, Ancient World, Cultural Anthropology / Ethnology, Sociology of Religion
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: New Year’s customs; Dinaric people; Little Christmas; religion; beliefs; tradition;

Summary/Abstract: Le cycle des coutumes du Jour de l’an embrasse la période du solstice d’hiver liée au jeûne qui précède Noël chez les orthodoxe, (appelé »Petit Noël« dans le peuple orthodoxe). Cette période est remplie de coutumes et de croyances d’origine et d’importance différentes, certaines sont répétées plusieurs fois pendant tout le cycle ou apparaissent sous différents variations. Toutes ces coutumes ont été pratiquées avec le même but magique: assurer une bonne récolte des fruits de la terre, fertilité du bétail, santé des membres de la famille et progrès commun. Les coutumes de Nouvel An de la papulation dinarique ont toutes les caractéristiques de celles des Serbes et des Croates dans les autres régions (en dehors de la région dinarique) — ce sont des coutumes agrariennes-magiques, ainsi que celles ayant trait au culte des morts, à la prophétie et à la divination. Les études des coutumes de Nouvel An de la population dinarique ont montré qu’elles sont en général identiques chez les Serbes et les Croates, mais- ces recherches nous ont amené à constater que ces cou tumes étaient différentes. Quelques différences régionales existent entre la région dinarique (région des hautes montagnes dinariques) d’une part et des régions à population dinarique d’autre part. Les coutumes caractéristiques qui distinguent essentiellement la population dinarique des Serbes et des Croates dans les autres régions, sont les suivantes: les trois bûches de Noël (c. à d. le partage de la bûche en trois parties) et les trois bougies de Noël, ensuite les cérémonies dites »mirboženje« (le baiser de paix échangé à Noël), »šjakanje « et »milanje«, battage symbolique de la paille de Noël, le jour du Petit Noël et surtout les coutumes se rapportant au bétail et à l'élevage, par ex.: a) l’emploi parallèle du fromage de Noël (symbole magique de l'élevage) avec le pain de Noël, objet rituel magique-agrarien. Les cérémonies religieuses et les coutumes pratiquées avec le pain de Noël, le sont aussi avec le fromage de Noël. š. Kulišić a constaté qu'il existe deux éléments fondamentaux dans la cérémonies qui accompagne la fouace de Noël: le partage de la fouace et la coutume de la manger ensemble. Ce s éléments de la cérémonie accompagnant le fromage de Noël ont été constatés (ainsi que cele accompagnant le fromage pour le patron) à côté d’autres rites avec le fromage de Noël, dont les analogies avec le pain rituel ont été constatées dans quelques- uns des villages de population serbe. On peut conclure, à partir des rites avec le fromage de Noël (ainsi qu’avec le fromage pour le patron) qu’il a eu dans la population dinarique la même signification que la fouace, pain rituel de Noël. Ce fromage est le produit principal et le symbole de l’élevage, de même que le pain de Noël est le produit et le symbole de l’agriculture. L'importance rituelle du fromage de Noël dans la population dinarique est tout à fait compréhensible parce que l’élevage a été depuis toujours l’occupation principale de ces régions. Il est très intéressant de voir que l’ancienne population balkanique de la région dinarique, les Dalmates, produisait un fromage de très bonne qualité, connu et exporté jusqu’à Rome. Les Valaques-éleveurs élèvent, eux aussi, leurs troupeaux sur le même territoire pendant tout le Moyen Age. On peut supposer que la population slave agricultrice de ces répons, assimilant la population non slave d'éleveur et faisant sienne tradition de l'élevage, a pu prendre aussi quelques-unes de leurs coutumes d’eleveurs qui, en contamination avec la tradition agricole, se sont transformées et se trouvent dans la population dinarique récente. b) Les coutumes ayant trait au culte du loup ont été constatés chez tous les peuples balkaniques. Ces coutumes sont liées dans la population dinarique exclusivement au bétail et à l’élevage et le u r forme spécifique sont des processions des »vučari« du cycle de Nouvel An. Il y a quelques analogies dans les processions des »vučari«, avec celles dites »čarojice« dont l'origine »roumaine, balkano-valaque« a été mise en relief par .M. Gavazzi. c) Les coutumes des éleveurs de faire passer les troupeaux entre des bougies allumées et en même temps de partager le pain rituel, de boire du vin et de donner le baiser de paix au bétail, représentent aussi la contamination des différentes cérémonies ayant trait à l'agriculture et à l’élevage avec le culte du mort. La coutume de passer entre les feux des bûches de Noël et de sauter par-dessus est semblable partiellement à la précédente. A cette coutume correspond en été (vers le solstice) la coutume de tous les villageois de sauter par-dessus le feu et de faire passer le bétail au-dessus de la cendre. Les Serbes et les Croates en dehors de la région dinarique connaissent, eux aussi, cette coutume. d) Le mouton comme »premier visiteur« et »rôti de Noël« est aussi la tradition de la population dinarique, en dehors de cette région et en dehors des régions à population dinarique, il apparaît exceptionnellement et tout particulier chez la population des éleveurs qui s'occupent des moutons. Le cheval apparaît aussi dans les régions dinariques comme »premier visiteur de Noël« et la chèvre apparaît comme »rôti«, ce qui est en effet en liaison avec leurs travaux habituels. Néanmoins, c’est la chèvre qui a été élevée ainsi que le mouton dans les hautes zones dinariques, et dans la pratique ils ont été souvent échangés, quoique la chèvre n’ait pas la même signification que le mouton. e) Il est permis de supposer que le cheval comme »premier visiteur de Noël« et ses symboles sur le pain rituel est en rapport .avec la tradition de charriage qui a été en usage dans la population vainque médiévale s’occupant d'élevage. A. Benac suppose que l'intérêt des Valaques médiévaux pour les chevaux est un vieil élément balkanique ce que prouvent les restes d’équipements des chevaux dans les tombeaux préhistoriques des IWy.riens. f) En plus de ces coutumes se rapportant au bétail et à l’élevage, auxquelles on pourrait ajouter la coutume de »donner le baiser de paix« au bétail, ainsi que tout l’ensemble des coutumes mentionnées et les actions ayant trait au berger, les coutumes patriarcales sont caractéristiques pour cette région. Dans les régions dinariques, seuls les hommes, masqués, participent aux cérémonies et ils sont les seuls participants à toutes les autres cérémonies du cycle de Nouvel An. L’exécutant de la cérémonie est le père de famille, chef de famille ou le producteur principal (le berger). En plus de ces deux hommes il y a aussi d’autres participants à certains cultes, mais ils sont toujours subordonnés à la forme rigoureuse de la cérémonie — ordonnés par rang d'ancienneté. L’impression d’une forte organisation militaire est renforcée par la coutume de tirer et annoncer ainsi les moments les plus importants des cérémonies. Le rôle des hommes est mis en relief dans les coutumes nuptiales ainsi que dans les coutumes de Nouvel An. L'organisation militaire du cortège nuptial est l'une des caractéristiques principales de ces coutumes. Le caractère militaire du cortège nuptial et son organisation chevaleresque dans la région dinarique peuvent être mis en rapport avec les populations valaques du Moyen Age, (M. Filipovic souligne le fait que la tradition du service militaire des Valaques du Moyen Age était encore vivante aux XVIe et XVIIe siècles). On peut supposer que l’organization sociale particulière à cette population a pu avoir de l’influence non seulement sur le caractère patriarcal, mais aussi sur la forme extérieure de ia cérémonie. On peut conclure que les coutumes de Nouvel An de la population dinarique ont toutes les caractéristiques de ces coutumes chez les Serbes et les Croates dans les autres régions, ce qui est caractéristique et ce qui les diffère des coutumes des autres régions, ce sont les coutumes ayant trait au bétail et à l'élevage. Quelques-unes de ces coutumes ont été constatées en dehors de la région dinarique et surtout là ou l’occupation principale de la population est l'élevage. L'occupation la plus importante dans la région dinarique, depuis le temps des Dalmates illyriens jusqu'à nos jours est l'élevage. De même, on pense que le nom des autochtones de cette région, les Dalmates, a désigné leur occupation traditionnelle — l’élevage des moutons. Le culte très répandu du dieu pastoral-forestier Sylvain (Silvanus), divinité d’origine balkanique qui apparaît sur les monuments de la région illyrienne, indique que les Dalmates s’occupaient d'élevage. S. Kulišić a découvert dans les représentations iconographiques de Sylvain sur le bas-relief de la plaine de Glamoè, les éléments caractéristiques de la cérémonie dite »polaznik« (premier visiteur de Noël), dont l’origine est balkanique et peut être liée à la tradition de l’élevage. Ce sont les Valaques qui possédaient la tradition de l'élevage au Moyen Age dans la région dinarique et les Slaves du sud ont assimilé, probablement, avec la tradition de l'élevage balkanique d'autres éléments culturels. Tout cela a provoqué la formation d'un type spécial de population sud-slave (population dinarique). La région d'extension de ce type spécial de population, c. à d. des éléments caractéristiques de la culture populaire, d'après š. Kulišić, est. identique à la région des pariere štokaviens actuels. L’une des caractéristiques culturelles de cette région est une grande extension des monuments sépulcraux du Moyen Age-stèles funéraires, dont la tradition est aussi liée à la population des éleveurs valaques. la frontière de leur extension va du sud-est de Cetinje et jusqu’aux environs de Gospié au nord-ouest. C’est en même temps la limite du terme »grčko groblje« (cimetière grec). Le territoire d’extension des coutumes de Nouvel An de type dinarique, ainsi que des autres éléments est; identique, en général, au territoire déjà mentionné, d'extension des pierres tombales médiévales, c. à d. du terme »cimetière grec«, tout cela nous incline à supposer que les éléments de l'élevage mentionnés dans les coutumes de Nouvel An de la population dinarique ont été le résultat de l’assimilation de la population valaque médiévale et de la tradition de l’élevage balkanique dans la population dinarique.

  • Issue Year: 1973
  • Issue No: 10
  • Page Range: 213-249
  • Page Count: 37
  • Language: Serbian