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Tračko kulturno i kultsko nasleđe kod balkanskih Slovena
Thracian Cultural and Cult Heritage of Balkan Slavs

Author(s): Dragoljub Dragojlović
Subject(s): Cultural history, Customs / Folklore, Ethnohistory, Ancient World, Cultural Anthropology / Ethnology
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: Balkans; South Slavs; customs; rituals; heritage; tradition;

Summary/Abstract: Nous trouvons, aujourd’hui encore, les fragments réduits de l’héritage culturel et rituel des Balkans d’autrefois dans la création populaire, les coutumes, les rites et les croyances des Slaves du Sud, surtout dans les régions où, mélangés aux Slaves, vécurent les Valaques, descendants des Thraces et des Illyriens. Les mobreux reliquats des mythes authentiques des Balkans d’autrefois dans la tradition médiévale et postérieure des Slaves du Sud constituent une composante importante pour l’étude des groupes ethniques et des peuples dans l’ethnogenèse des Slaves du Sud. Les études faites à nos jours ont montré d’une manière convaincante que les rites de koukeres, de babugeres et de roussales chez les Slaves du Sud étaient les fragments réduits des rites thraces authenti ques éxecutés en l'honneur de Dionysos. Ceci est également confirmé par la Krmčija slave de 1262 qui interdisait les fêtes de Brumalija, car: »Brum est originaire de Dionysos«, ainsi que par certains termes thraces authentiques, tels karabaš du mot thrace kalabros, et drakusit des mots thraces drakis, drakise, lesquels chez les Slaves du Sud ont conservé la même fonction mythique. Ce matériau linguistique fragmentaire montre que la continuité culturelle dans les Balkans n’est pas interrompue par l’arrivée des Slaves et que ces mots thraces ont été pris directement de la population des Balkans d'autrefois, et non pas grâce à la médiation grecque. Selon, toutes les apparences, le rôle décisif dans ces processus fut joué par l ’élément paysan des Balkans d’autrefois qui s’est intégré aux Slaves sur une base ethnique slave. Parmi les reliquats mythiques thraces chez les Slaves du Sud il faut classer encore deux êtres mythiques: Samovila et Samodiva, que dans les textes médiévaux nous rencontrons sous le nom de Sembila ou de Semvila. La forme linguistique Sembila provient de la forme thrace Sembela, dont la forme grecque ou pélasgienne est Semela. Au Moyen Age, sous l’influence du christianisme, Sembela était identifiée également avec Sibylle. La forme des Slaves du Sud: Sembila, Semvila, Samovila, montre deux choses: premièrement, que ce terme mythique a été adapté d’après la forme thrace en liasion directe des Slaves avec la population des Balkans d’autrefois, et, deuxièmement, que tous les termes mythiques et rituels furent liés à Dionysos thrace. Car, la forme Samodiva est composée de samb, partie qui se trouve dans le nom de Dionysos: Dithi-rambos, et de la forme diva, qui est la forme réduite du terme Dualos, qui fut le surnom de Dionysos chez les Peions illyriens. La question la plus difficile c’est, d’abord, de savoir quel est le groupe ethnique romanisé des Balkans d'autrefois qui fut le médiateur entre les Thraces et les Slaves, et, ensuite, de savoir quels sont les facteurs sociaux, économiques et religieux qui furent décisifs pour l’acceptation par les Slaves du Sud des éléments de la religion dionysiaque dont nous ne pouvons suivre les traces qu'après la chistianistation et après l’apparition des Bogomiles. Dans la tradition historique des Slaves du Sud, ce rôle médiateur est attribué aux Gothes. C'est un renseignement très important, car il prouve que c’est d’abord dans l’Etat des Gothes, à orientation arienne, qu'a eu lieu le synchrétisme entre la religion dionysiaque et le manichéisme, parce que chez eux le mythe de Dionysos jouait un rôle important. C’est le fil le plus important qui relie le mythe de Dionysos au manichéisme et aux Bogomiles. D’autre part, les éléments eshatologiques de la religion dionysiaque ont été surtout attrayants pour les masses paysannes auprès desquelles le bogomilisme lui aussi, à ses débuts, avait sa plus grande influence. Dans les textes slaves les plus anciens, ces cultes de la population des Balkans d’autrefois sont critiqués sous le nom des »jeux de diable«. Du rôle médiateur des Bogomiles dans l’acceptation des éléments de la religion dionysiaque par les Slaves témoignent aussi les noms que dans certaines régions des Slaves du Sud on donnait au Bogomiles. Le nom babuni, comme on appelait les Bogomiles en Serbie, est en liaison directe avec le terme babu-geri, nom des cultes rituels dionysiaques chez les Slaves du Sud. Il en est de même du terme kudugeri, nom qu’au XV- siècle l’archevêque de Salonique, Simeon, donnait aux Bogomiles. Ce nom provient aussi de la forme kugeri, nom des rites dionysiaques dans les Balkans. De la liaison étroite entre les éléments mythiques des Balkans d’autrefois et les éléments mythiques slaves et du rôle décisif des manichéens et des bogomiles dans leur fusion témoigne un apocriphe médiéval des prophéties sibyllines qui sont conservées dans les versions bulgare, serbe et roumaine. Dans l’introduction à cet apocriphe, le mythe théogonique thrace est transmis à Sibylle, dans une interprétation très bogomile, ce qui prouve indubitablement que les Slaves du Sud ont accepté certains éléments de la religion dionysiaque des anciens Thraces.

  • Issue Year: 1972
  • Issue No: 9
  • Page Range: 177-188
  • Page Count: 12
  • Language: Serbian