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Control și represiune. Construcția noii „elite” universitare în anii ’50
Control and repression. The building of the new academic "elite" in the '50s

Author(s): Ionuţ Nistor
Subject(s): Cultural history, Social history, Post-War period (1950 - 1989), History of Communism
Published by: Editura Universităţii »Alexandru Ioan Cuza« din Iaşi
Keywords: education; control; politics; manipulation;

Summary/Abstract: Pendant la période des années ’50, les objectifs majeurs du Comité Régional Iaşi du PMR (Parti des Travailleurs Roumains) ont été circonscrits au problème de l’administration des ressources humaines. Le contrôle politique, idéologique et scientifique des enseignants a été exercé par la création, au niveau des institutions d’enseignement supérieur, des organisations de base qui avaient la mission d’enrégimenter les professeurs; par l’intermédiaire des cours de soir des Universités du parti et des chaires qui donnaient des cours idéologiques, on devait adapter la perspective scientifique aux nouveaux commandements et former des cadres qui allaient appliquer la politique du parti dans divers domaines d’activité. Les professeurs de Marxisme-Léninisme devaient être sélectés de telle manière qu’ils deviennent des modèles moraux et professionnels, ils devaient refléter la structure sociale projetée par le parti, être enrégimentés du point de vue politique pour „exporter” plus efficacement le discours et l’image du parti, ils devaient aussi être très bien préparés du point de vue idéologique et informés sur les orientations courantes du PMR pour transmettre correctement les informations et pour „guider” les masses d’une manière plus branchée aux idées de l’époque. Toutefois, les rapports rédigés à l’intérieur du Comité Régional, au-delà de la note autocritique formelle, mettent en évidence une réalité légèrement différente de ces aspirations programmatiques. La persistance des erreurs dans le système, les „fautes” d’interprétation de la ligne officielle, le manque d’adéquation du discours, l’implication réduite dans les formes supérieures de perfectionnement, tels les stages de recherche, prouvent la faible formation professionnelle des enseignants des disciplines idéologiques. La nouvelle „armée” des cols blancs du parti n’était pas encore complètement formée et ne s’élevait pas au niveau des prétentions et de la mission attendues par le commandement politique. Issu des masses et promu comme une expression de la philosophie sociale de type marxiste et en tant que représentant de homo novus, le professeur de Marxisme-Léninisme ou d’Économie Politique semblait plutôt un propagandiste médiocre, assez mal préparé, situé entre deux mondes, celui du militant de parti et celui de l’enseignant, sans appartenir, en fait, à aucun. Il était la réplique académique du professeur de carrière, dans la sphère duquel il voulait entrer mais qui le stigmatisait et le tenait encore en marge du corps professoral. Il n’y a que peu d’enseignants de ce type qui ont réussi, grâce à leurs spécialités et à une conjoncture favorable, à migrer à l’intérieur de l’institution et à changer de spécialisation lorsque le vent du changement ou les propres aspirations les ont contraints. Mais beaucoup d’enseignants de Marxisme-Léninisme, Économie Politique ou Matérialisme Dialectique n’avaient qu’une formation idéologique, étant facilement remplaçables s’ils n’obtenaient pas de performances dans leur domaine d’activité. C’est à cause de cela qu’une grande partie des noms qui se retrouvent dans les registres de l’Université, au cours des années ’50, ont été des présences météoriques. D’autres qui ont vite compris que leur existence professionnelle était étroitement liée à la volonté du parti et, donc, à la manière dont ils accomplissaient leur mission, ont facilement avancé dans l’hiérarchie universitaire. C’est de leur rang que le parti recrutait ses militants et c’est par leur intermédiaire qu’il assurait son immixtion dans la vie universitaire. La double fonction de Victor Neculce, enseignant à l’Université et chef de la Section Science et Culture du PMR Iaşi est éloquente de ce point de vue. Une attention tout aussi grande était prêtée aux enseigants dans leur ensemble, car leur double mission de récepteurs et émetteurs des messages idéologisés les transformait dans un engrenage important de la politique de parti. Leur enrôlement dans le PMR, l’amélioration de la composition sociale, la conversion des „anciens éléments bourgeois”, le contrôle du discours et de la production scientifique étaient, dans ces conditions, des objectifs fondamentaux. Les professuers devaient participer aux formes d’enseignement idéologique pour s’approprier correctement la nouvelle perspective marxiste-léniniste, mais ils avaient des responsabilités tout aussi grandes envers les étudiants qu’ils formaient, non seulement en tant que spécialistes, mais également en tant que citoyens de la Roumanie communiste. En comparant les situations des quatre institutions universitaires de Iaşi, le plus grand nombre d’enseignants impliqués dans l’enseignement de parti était détenu par l’Université („Al. I. Cuza”), position de top occupée aussi par rapport au nombre de professeurs des chaires de Marxisme-Léninisme, Économie Politique ou Matérislisme Dialectique. Ce classement reflétait l’importance et le rôle joué par l’Université pendant les années ’50 dans la dissémination du message de propagande et dans le contrôle social et scientifique des apprenants. Utilisé presque obsessivement dans l’ouvrage présent, mais aussi dans les documents de l’époque, le terme de „contrôle” semble avoir été, au-dessus tout, la dominante de la période et rend, à notre avis, l’essence de la relation d’entre le parti, représenté par le Comité Régional Iaşi et le milieu académique.

  • Issue Year: 2012
  • Issue No: 03
  • Page Range: 151-172
  • Page Count: 22
  • Language: Romanian