LE TITRE IMPERIAL ET LES DOCUMENTS DIPLOMATIQUES HABSBOURGEOIS-OTTOMANS, 1533-1606
TITLE IMPERIAL AND DIPLOMATIC DOCUMENTS HABSBURG-OTTOMANS, 1533-1606

Summary/Abstract: Au XVIe siècle, la légimité de l’emploi du titre impérial a été une composante importante dans la lutte pour l’hégémonie en Europe centrale et du sud-est entre l’Empire ottoman et le Saint-Empire Romain de la nation germaniqueGrâce aux conquêtes des sultans ottomans, Süleyman Ier se considéra en toute vérité « Padishah du monde » et, en tant que tel, il refusa de reconnaitre le titre impérial des Habsbourg. Rien de surprenant alors si, en première étape, dans les relations diplomatiques entre les Habsbourg et l’Empire ottoman, toute trace d’égalité et de partenariat disparait, en ce qui concerne les formules de protocole des négociations de paix.Le premier succès diplomatique réel enregistré par les émissaires impériaux vint en 1547, avec la perfection du premier traité par écrit entre les deux parties, traité permettant aux Habsbourg de nommer des ambassadeurs permanents à Istanbul.Dans la formule d’adresse de l’armistice du 16 juin 1559 nous remarquons une attitude de déférence protocolaire de la part du sultan. A noter que le terme employé dans le texte ottoman même était celui d’imperator/imberador, ce qui pour Ferdinand marquait une reconnaissance de son titre impérial. Pour la diplomatie ottomane le mot n’avait pas une signification politique spéciale et, par conséquent, il n’empiétait aucunement sur la titulature du sultan, comme padishah du monde ; l’égalité des positions n’étant perçue que par la Cour de Vienne.La préoccupation de flatter l’empereur germanique devint beaucoup plus évidente après la signature du traité de paix, en 1568. Les bonnes relations avec l’Empire ottoman furent gardées jusqu’en 1593 et le traité de 1568 fut renouvelé périodiquement.A la fin du XVIe siècle et pendant la première moitié du siècle suivant, la situation militaire changea graduellement et les Habsbourg gagnèrent le droit d’être traités comme partenaire égaux dans les négociations diplomatiques, par la reconnaissance du titre impérial et, finalement, par l’abolition de facto du paiement du tribut envers la Sublime Porte

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