DE LA OMUL DE TEATRU LA „SPECTATORUL ANGAJAT”: EUGÈNE IONESCO FAŢĂ CU TRĂDAREA INTELECTUALILOR
THE MAN OF THE THEATER TO THE "ENGAGED SPECTATOR": EUGENE IONESCO FACING TREASON AGAINST THE INTELLECTUALS

Summary/Abstract: De l'homme du théâtre au "spectateur engagé": Eugène Ionesco face à le trahison contre les intellectuels. Ce sont les articles et les attitudes „politiques” d’Eugène Ionesco qui forment l’objet de notre étude, dans un essai d’esquisser une hypostase moins investiguée du dramaturge d’origine roumaine, celle que nous avons appelée le „spectateur engagé”. Il s’agit d’une analyse des nombreuses critiques que Ionesco apporte à la société contemporaine e qui trouvent le point de départ dans ses années roumaines, quand le futur dramaturge prend conscience de ce que nous pouvons définir – en rappelant le fameux syntagme de Julien Benda – la trahison des clercs. Une constante préoccupation chasse la pensée ionescienne, et c’est précisément la décadence des valeurs européennes, fondées sur la démocratie, l’humanisme, l’esprit critique, en faveur d’un nouveau „système” idéologique qui privilégie l’action (politique), le faire à la contemplation et à la vie spirituelle. Dans cette radiographie pessimiste et parfois grotesque d’une société en proie à une dégradation progressive, le tableau réservé aux intellectuels est le plus incisif car c’est à eux que Ionesco fait appel le plus souvent, c’est d’eux qu’il pense qu’un changement devrait commencer. En revanche, ce que l’auteur de La cantatrice chauve constate c’est surtout la leçon de ses expériences du passé: si dans le Bucarest légionnaire il assistait à la transformation de ses collègues de génération dans des „rhinocéros”, plus tard, dans la France des sympathies communistes, il aura l’occasion – de façon cyclique – de retrouver les mêmes symptômes dans ce qu’il appelait la timidité idéologique des français, au nom de laquelle ils préféraient la vérité idéologique au lieu de la simple et pure vérité. À partir donc des articles de connotation politique (dans ce contexte il serait plus correcte dire de critique politique) de Ionesco, c’est notre intention celle de descendre aussi d’une part jusqu’aux possibles modèles formateurs d’une telle pensée critique et d’autre part de préciser qu’elles sont les positions du dramaturge face à une contemporanéité excessivement politisée. S’il faut reconnaître une influence dans cette direction, c’est sans doute Julien Benda qui pourrait en être le maître. En effet, dès sa jeunesse roumaine, Ionesco était familier avec les idées „anarchiques” de Benda, qu’il cite en plusieurs occasions, étant en même temps parmi les très peux de sa génération, funestement attirée par l’extrême droite, à recevoir favorablement les écrits de l’écrivain français.

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