Ștefan, țara sa, oamenii săi. Reflecții contrariate
Étienne le Grand, son pays, ses hommes. Réflexions contrariées

Summary/Abstract: En 2006, un jeu-concours organisé par la Télévision Roumaine (suivant une recette de la BBC) a eu pour but de désigner, par un suffrage prétendu universel, la personnalité la plus importante pour le peuple roumain, représentative à travers le temps. Pour opérer cette sélection, on a choisi, comme critères, certaines qualités: courage, génie, grandeur, habiletés de dirigeant, héritage spirituel. Finalement, la première place revint à Étienne le Grand, prince de Moldavie (1457–1504), qui recueillit 22,76 % des voix exprimées, suivi à une certaine distance par Charles Ier, prince et puis roi de Roumanie (1866–1904) et par le grand poète romantique Mihai Eminescu (1850–1889), ayant recueilli 14,42 % et, respectivement, 13, 66 %. Le résultat de ce jeu, qui fut, sans aucun doute, un grand succès médiatique, déplut à une partie des participants, qui, sans perdre le temps, manifestèrent leur mécontentement, parfois d’une manière assez violente et grossière (sans élégance, en tout cas), surtout pour contester la légitimité du gagnant. On a pu saisir, à cette occasion, une discordance inattendue entre l’image offerte par les résultats des recherches historiques et celle qui hante, comme un fantôme, certains esprits de nos contemporains. Pour certains d’entre eux, le résultat du concours ne fut que la conséquence d’un soi-disant mythe communiste insinué dans l’esprit des Roumains et que la Moldavie d’Étienne le Grand n’aurait pas été un pays habité par des Roumains, que les Moldaves de cette époque-là n’auraient pas parlé la langue roumaine et que le prince lui-même n’aurait pas été au courant de l’origine latine de son peuple. On a pris l’habitude d’attribuer à Etienne un grand nombre d’enfants illégitimes, fruits de ses relations avec d’innombrables maîtresses. De nos jours, on lui reproche d’avoir fondé un trop grand nombre d’églises et de monastères, tandis qu’il aurait mieux fait de jeter les fondements d’une université... L’auteur expose les arguments capables de réfuter ces allégations et surtout la théorie du „mythe communiste”.

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