UN MONDE SANS LIVRES : LE PIRE DES MONDES POSSIBLES. DÉSHUMANISATION ET PRÉSERVATION DU SAVOIR DANS FAHRENHEIT 451 DE RAY BRADBURY
A WORLD WITHOUT BOOKS: THE WORST OF POSSIBLE WORLDS. DEHUMANIZATION AND PRESERVATION OF KNOWLEDGE IN ”FAHRENHEIT 451” BY RAY BRADBURY

Summary/Abstract: Le livre a fait, assez souvent au cours de son histoire, l’objet de condamnations, de censure, d’interdits et d’autodafés censés limiter l’accès à la connaissance et assurer ainsi la continuité d’une autocratie religieuse, politique ou culturelle. Considérés comme des livres dangereux, ceux-ci ont été mis à l’index et saisis par les autorités, falsifiés, tronqués, censurés ou jetés au feu, condamnés à mort pour un seul péché, celui de ne pas se conformer au pouvoir, à l’autorité. Un cas extrême est celui des livres condamnés en bloc par la société décrite dans le roman Fahrenheit 451 (1953) de Ray Bradbury, des livres traqués et brûlés par des pompiers pyromanes pour que le souvenir de la civilisation fondée sur le livre disparaisse à jamais, faisant place à une civilisation de l’image agressive et envahissante, à une civilisation où la pensée et les sentiments sont vus comme des signes d’une maladie antisociale. Devenus des figurants dans un vaste théâtre du bonheur illusoire livré chaque jour à domicile par la télévision, les individus n’ont plus le droit de rêver, de réfléchir, d’imaginer ou de transgresser les limites de la fausse réalité imposées par l’autorité. Dans cette société dystopique, une poignée d’hommes décide pourtant de sauver la mémoire culturelle de l’humanité, en apprenant par cœur l’œuvre d’un écrivain. Ils deviennent ainsi des hommes-livres, des supports vivants pour des textes menacés autrement de disparition. Ils deviennent les porteurs du souvenir du passé.

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