L’État face au défi de la multinationalité
The state facing the challenge of multinationals

Summary/Abstract: Au XXIe siècle, il nous faudra résoudre une équation dont les termes sont comple­xes. Les fortes aspirations à la reconnaissance portées par les mouvements nationalitaires, du Québec à la Catalogne en passant par l'Ecosse et la Corse* 1, peuvent difficilement être ignorées dans les États libéraux. Cela n'implique toutefois pas que chaque peu­ ple ainsi mobilisé disposerait d'un «droit naturel inaliénable» à un État indépendant. Dans certains cas, cette perspective est inévitable, soit que le cadre étatique commun ait implosé (ex-Yougoslavie), soit qu'il s'agisse de respecter la logique de décolonisa­tion (Palestine, Timor-Oriental). Néanmoins, la multiplication d'États à fondement iden­titaire prononcé - associés prioritairement à un groupe ethno-culturel -, outre qu'elle risque de nourrir une instabilité régionale chronique*, entacherait durablement l'idéal pluraliste de la démocratie. Il convient dès lors d'œuvrer plutôt en faveur du dépasse­ment de l'État-nation en reformulant deux principes: celui de l'autodétermination et celui de l'association étroite entre une culture et un État. Ainsi serait-il possible d'ouvrir résolument la voie à la multinationals, une perspective que le renforcement d'échelons supranationaux, en particulier en Europe, rend désormais à la fois tangible et nécessaire.

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