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D’Arcy McNickle. Le roman amérindien au carrefour de la modernité et de la tradition
D’Arcy McNickle. Le roman amérindien au carrefour de la modernité et de la tradition

Author(s): Maureen Waters O’Neill
Subject(s): Language and Literature Studies, Studies of Literature, Other Language Literature, Cultural Anthropology / Ethnology
Published by: Wydawnictwo Uniwersytetu Śląskiego

Summary/Abstract: Roman phare de la littérature nord-américaine du vingtième siècle, "Les assiégés" de D’Arcy McNickle traite de manière lucide la complexité de la lutte d’une communauté amérindienne pour maintenir son mode de vie tout en suivant les évolutions imposées par l’ère moderne. Ce chef d’oeuvre publié en 1936 fait partie de l’essor de la littérature amérindienne qui a eu lieu au courant du siècle dernier. Mais "Les assiégés" n’évoque pas uniquement le dilemme de l’autochtone face à la modernité. Ce roman s’adresse aussi bien aux lecteurs et lectrices autochtones que non-autochtones, à tous ceux qui se trouvent face au pénible choix entre le respect du passé et la course inévitable vers l’avenir.La facilité avec laquelle D’Arcy McNickle parle à un si vaste public s’explique peutêtre par le fait qu’il a grandi lui-même entre deux mondes. D’origine cris et francocanadienne par sa mère, et irlando-américaine par son père, William D’Arcy McNickle est né le 18 janvier, 1904, à St. Ignatius dans le Montana. La famille de sa mère, Philomena Parenteau, avait fui vers le Montana après l’échec de la révolte des Métis en 1885 et avait été adoptée par les Salish-Katoonai (Flathead). Scolarisé à l’école de la réserve pendant son enfance, D’Arcy McNickle est ensuite envoyé contre son gré et celui de sa mère à l’école du "Bureau of Indian Affairs" à Chemawa. Cette expérience du pensionnat a ouvert ses yeux aux conditions cruelles et intolérantes auxquelles les jeunes Amérindiens sont confrontés à l’époque. À l’âge de dix-sept ans, D’Arcy McNickle s’inscrit à l’Université de Montana où il poursuit des études en littérature et langues classiques. En 1925, le jeune étudiant vend ses terres afin de poursuivre ses études en Europe à Oxford et à Grenoble. De retour aux Etats-Unis, il cumule une série de postes divers en tant qu’écrivain, y compris chez l’Encyclopédie Britannica, avant de s’intégrer au "Bureau of Indian Affairs" (BIA) en 1934. Durant ses seize ans au service du BIA, D’Arcy McNickle lutte sans cesse en faveur des droits amérindiens. En 1944, il participe activement à la fondation du "National Congress of American Indians" afin de créer un forum politique où les voix amérindiennes pourraient enfin s’exprimer. En désaccord avec la politique du BIA des années cinquante, notamment avec le déménagement des Amérindiens dans les zones urbaines, D’Arcy McNickle démissionne sans pourtant renoncer à la cause amérindienne. Pendant plusieurs années, il assiste de nombreuses communautés amérindiennes auprès de "l’American Indian Development Corporation". Sa carrière s’oriente ensuite vers le domaine académique. Professeur d’anthropologie à l’Université de Saskatchewan à Regina, membre du comité de rédaction du Smithsonian Institute pour la révision du "Handbook of North American Indians", et premier directeur du "Center for the History of the American Indian" au Newberry Library à Chicago qui porte aujourd’hui son nom, D’Arcy McNickle ne cesse jamais d’écrire jusqu’à...

  • Issue Year: 2/2007
  • Issue No: 2
  • Page Range: 25-37
  • Page Count: 13
  • Language: French