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Heraldică eclesiastică. Stema papală
Ecclesiastical heraldry. The Papal Coat of Arms

Author(s): Anton Coşa
Subject(s): Christian Theology and Religion, Cultural history, History of Church(es), Middle Ages
Published by: Complexul Muzeal “Iulian Antonescu” Bacău
Keywords: ecclesiastical heraldry; papal coat of arms; The Holy See; Sovereign Pontiff; Pope; the tiara; the mitre; the keys of Saint Peter; the currency;

Summary/Abstract: Dès l'époque du Moyen-Age, les blasons devinrent d'usage commun pour les guerriers et pour la noblesse, ce qui donna lieu au développement d'un langage bien défini qui réglemente et décrit l'héraldique civile. De manière parallèle, s'est également formée pour le clergé une héraldique ecclésiastique. Celle-ci suit les règles de l'héraldique civile pour la composition et la définition de l'écu, mais elle y place autour des symboles et des insignes à caractère ecclésiastique et religieux, selon les degrés de l'Ordre sacré, de la juridiction et de la dignité. Depuis au moins huit siècles la tradition est que les Papes possèdent eux aussi un blason personnel, en plus des symboles propres au Siège apostolique. A la Renaissance, et au cours des siècles suivants, on avait en particulier l'habitude de décorer avec le blason du Souverain Pontife régnant toutes les oeuvres importantes qu'il avait faites exécuter. Des blasons de Papes apparaissent en effet dans les oeuvres d'architecture, dans des publications, dans des décrets et des documents à caractères variés. Les Papes adoptaient souvent le blason de leur famille, s'il existait, ou bien ils composaient un écu avec des symboles qui indiquaient leur idéal de vie, ou une référence à des faits ou des expériences passées, ou bien encore à des éléments liés au programme de leur pontificat. Ils apportaient parfois quelques variantes au blason qu'ils avaient adopté en tant qu'Evêques. Un blason, comme on le sait , est composé d'un écu, qui porte plusieurs symboles significatifs, et est entouré d'éléments qui indiquent la dignité, le degré, le titre, la juridiction, etc. L'écu porte en son sein les symboles liés à la personne qui s'en pare, à ses idéaux, à ses traditions, à ses programmes de vie et aux principes qui l'inspirent et qui le guident. Les divers symboles du degré, de la dignité et de la juridiction de l'individu apparaissent en revanche autour de l'écu. La tradition est, depuis des temps immémoriaux, que le Souverain Pontife porte sur son blason, autour de l'écu, les deux clefs décussées (c'est-à-dire croisées en forme de croix de saint André), l'une d'or (posée en bande) et l'autre d'argent (posée en barre), liées ensemble par un cordon de gueules. Elles sont interprétées par plusieurs auteurs comme les symboles du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. Elles apparaissent derrière l'écu, ou au-dessus de celui-ci, s'affirmant avec une certaine évidence. L'Evangile de Matthieu rapporte que le Christ dit à Pierre: „Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux: quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié” (16, 19). Les clefs sont donc le symbole typique du pouvoir donné par le Christ à saint Pierre et à ses successeurs. C'est pourquoi elles apparaissent à juste titre dans chaque blason papal. Dans l'héraldique civile on peut toujours voir, au dessus de l'écu, un couvre-chef, en général une couronne. Dans l'héraldique ecclésiastique apparaît aussi un couvre-chef, bien sûr de type ecclésiastique. Dans le cas du Souverain Pontife, une tiare apparaît dès les temps les plus anciens. Au début, celle-ci était une sorte de toque fermée. En 1130 elle fut accompagnée par une couronne, symbole de souveraineté sur les Etats de l'Eglise. Boniface VIII, en 1301, ajouta une deuxième couronne, au temps du conflit avec Philippe IV le Bel, Roi de France, pour signifier son autorité spirituelle au dessus de l'autorité civile. Ce fut Benoît XII qui, en 1342, ajouta une troisième couronne pour symboliser l'autorité morale du Pape sur tous les monarques civils, et réaffirmer la possession d'Avignon. Avec le temps, perdant ses significations à caractère temporel, la tiare d'argent et les trois couronnes d'or sont restées pour représenter les trois pouvoirs du Souverain Pontife: d'Ordre sacré, de Juridiction et de Magistère. Au cours des derniers siècles, les Papes utilisèrent la tiare lors des Messes pontificales solennelles, et en particulier le jour du couronnement, au début de leur pontificat. Paul VI utilisa pour cette fonction une tiare précieuse qui lui avait été offerte par le diocèse de Milan, comme celui-ci l'avait déjà fait pour Pie XI, mais il la destina ensuite à des oeuvres de charité et c'est alors que commença l'usage courant d'une simple mitre (ou „mitria” ), qui est parfois rendue plus précieuse grâce à des décorations ou des pierres précieuses. Il garda cependant la tiare avec les clefs décussées comme symbole du Siège apostolique. Aujourd'hui, à juste titre, la cérémonie avec laquelle le Souverain Pontife inaugure de manière solennelle son Pontificat ne s'appelle plus couronnement, comme on le disait par le passé. En effet, la pleine juridiction du Pape commence au moment de son acceptation à l'élection faite par les Cardinaux en Conclave et non par un couronnement, comme pour les monarques civils. C'est pourquoi cette cérémonie est simplement appelée début solennel de son Ministère pétrinien. Dans l'héraldique en général, tant civile qu'ecclésiastique (en particulier dans les grades inférieurs) l'usage est de placer au-dessous de l'écu un ruban, ou cartouche, qui porte une devise. Celui-ci présente, en un seul ou en quelques mots, un idéal ou un programme de vie. Selon la tradition commune des blasons des Souverains Pontifes des derniers siècles, elle n'apparaît pas dans le blason papal. Nous nous rappelons tous que Jean-Paul II citait souvent la devise „Totus Tuus” , bien qu'elle ne figurât pas dans son blason papal. Une fois élu évêque, S.Exc. Mgr. Bergoglio (le Saint-Père François) décida de choisir, comme devise et programme de vie, l’expression de Saint Bède „miserando atque eligendo” , qu’il a voulu reproduire aussi dans son blason pontifical.

  • Issue Year: 2014
  • Issue No: XLIII
  • Page Range: 231-260
  • Page Count: 30
  • Language: Romanian